Recherche : l'innovation plutôt que la prévention
Les grands pays industriels ont bien compris que la recherche constituait un investissement prometteur pour le développement des nanomatériaux. La France occuperait le cinquième rang mondial, avec 5,6 % des publications scientifiques sur le sujet, derrière les leaders américains et chinois (tous deux à plus de 15 %) ou l'Allemagne (8,2 %). Mais, alors qu'on observe une profusion croissante d'études sur les innovations qu'ils sont susceptibles d'apporter, la part des recherches concernant leurs risques éventuels est minuscule. Elle serait de 2 %, selon Martin Guespereau, directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset). Le Commissariat à l'énergie atomique pousse à fond les recherches sur les nanotechnologies et leurs importantes utilisations. Il est moins moteur s'agissant de programmes sur leurs effets néfastes. De même, le plan Nano-Innov, présenté le 5 mai 2009 par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, et bénéficiant de 70 millions d'euros dans le cadre du plan de relance, ne brille pas par son soutien à l'évaluation des risques liés aux nanotechnologies. " Ce plan doit permettre de donner à l'industrie française les moyens de réussir le virage des nanotechnologies sans altérer la capacité des scientifiques à comprendre les propriétés les plus intimes de la matière et à en déduire les applications possibles. Pour cela, il repose notamment sur la création de centres d'intégration des nanotechnologies à Grenoble, Saclay et Toulouse, où la recherche fondamentale travaillera avec les entreprises pour mettre au point des technologies, déposer des brevets, créer des produits ", précisait le communiqué de presse du ministère.