Regards croisés sur le travail
Malgré les grèves dans les transports en commun, près de 2 500 personnes ont assisté au festival de cinéma " Lumières sur le travail ", qui s'est tenu du 11 au 15 octobre dans un amphithéâtre de l'université Paris 10 (Paris Ouest Nanterre La Défense). Etudiants et classes de lycéens, médecins du travail et ergonomes, élus de CHSCT et syndicalistes, un public très varié a suivi les projections et les débats.
Ce sont les frères Lumière qui les premiers ont filmé le travail, plus précisément la sortie des employés de leur usine lyonnaise. Les cinéastes contemporains ne sont pas en reste pour interroger le monde de l'entreprise1 . La projection de leurs oeuvres a donc été l'occasion de creuser plusieurs thèmes : l'émergence de la souffrance au travail avec Sauf le respect que je vous dois, de Fabienne Godet, les effets des restructurations vus par Mathias Gokalp, auteur de Rien de personnel, la précarité via le récent film de Xabi Molia 8 fois debout, ou encore les modes de management décrits dans Riens du tout, réalisé par Cédric Klapisch, le parrain du festival. En tout, dix-sept films ont réuni à la tribune les réalisateurs et des économistes comme Philippe Askenazy, des sociologues comme Dominique Méda, des ergonomes comme Michel Berthet, ainsi que quelques comédiens et des salariés apportant leur témoignage.
De ces regards croisés ont émergé des discussions inédites, parfois un peu désordonnées, avec de la réciprocité, des oppositions, de l'analyse, de l'émotion aussi. Un cocktail assez vivifiant montrant que le travail est bien l'affaire de tous.
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Voir Santé & Travail n° 69, janvier 2010, page 14.