Retour d’expérience de non-confinés
De quelles protections ont bénéficié les salariés obligés de se rendre au travail pendant le confinement ? L’enquête en ligne « Le travail sous épidémie » (TrEpid) apporte un éclairage sur le sujet. Menée du 6 au 27 avril 2020 par l’Ugict-CGT et des statisticiens CGT des ministères du Travail et de la Santé réunis dans un collectif intitulé « Des chiffres & des luttes », elle a en effet recueilli les réponses de 3 800 salariés présents sur leur lieu de travail.
Selon une analyse publiée en juin 2020 par le collectif, les deux sexes se sont déplacés à égalité sur site pendant le confinement. Les ouvriers et employés ont été particulièrement mobilisés, notamment dans les métiers de la production, du nettoyage, du transport, du commerce et du soin. Les agents de la fonction publique hospitalière et les artisans-commerçants sont surreprésentés. Côté risques d’exposition, et sans distinction de secteurs, 12 % des salariés ont signalé avoir pris des transports en commun pour aller travailler et 56 % avoir été en contact avec du public. Dans 6 cas sur 10, ils ont aussi déclaré croiser « plus de 6 collègues par jour ».
En regard, 23 % des répondants ont affirmé rencontrer des difficultés pour respecter les gestes barrières. Plus inquiétant, 60 % d’entre eux auraient manipulé des équipements potentiellement contaminés, alors que seuls 67 % ont dit avoir bénéficié de moyens de désinfection des surfaces et objets. Si la mise à disposition de gel hydroalcoolique a été constatée par 86 % des répondants, celle de masques et de gants ne l’a été que par 61 %, et celle de moyens de protection comme des vitres en plexiglass par seulement 29 %.
Enfin, pour 67 % des répondants, l’application de la distance de sécurité a bien été respectée, mais seuls 48 % ont évoqué un recours possible à des arrêts maladie préventifs pour les plus vulnérables et 37 % un éloignement immédiat des travailleurs malades.