Risque d’usure au travail dans le secteur médico-social
Dans une étude publiée en février, Santé publique France et une équipe de recherche de l’université d'Angers (Ester) se sont penchés sur l'exposition des salariés du secteur de la santé humaine et de l’action sociale (SHAS) aux facteurs de risque de troubles musculosquelettiques (TMS). Ce secteur recouvre de nombreuses activités : soins hospitaliers, médecine de ville, hébergement spécialisé pour personnes dépendantes ou handicapées, action sociale… Les femmes y occupent 78,9 % des emplois.
Premier constat : 41 % des personnes travaillant dans le secteur sont exposées à au moins une contrainte biomécanique, contre 36 % des travailleurs dans les autres secteurs. Elles sont aussi davantage exposées aux contraintes psychosociales. Côté biomécanique, la prévalence de la position debout, du piétinement ou du déplacement à pied plus de vingt heures par semaine est plus forte qu’ailleurs, ainsi que celle de la position en torsion ou accroupie ou de la manutention de charges lourdes pendant plus de 10 heures.
Au sein du secteur, les salariés de l’hébergement médicalisé ou social pour les personnes âgées et handicapées sont les plus exposés aux contraintes biomécaniques. Les contraintes psychosociales, notamment le job strain (forte demande psychologique et faible latitude décisionnelle), sont plus présentes dans l’hébergement médicalisé et social, chez les médecins spécialistes et les personnels hospitaliers. Tous ces constats concernent davantage les employés, les structures de plus de 500 salariés (hôpitaux, cliniques) et les CDI. Cet inventaire pourrait aider à cibler « les actions de prévention des TMS dans ce secteur d’activité », conclut l'étude. Ces pathologies représentent en effet plus de 90 % des maladies professionnelles du secteur.