La santé psychologique des femmes à la peine
Selon le 14ème baromètre « Santé des salariés et qualité de vie au travail » de Malakoff Humanis, rendu public en septembre, 65 % des salariés du privé s’estiment en « bonne ou très bonne santé ». Un taux loin d’être satisfaisant, surtout qu’il dissimule, entre autres, une dégradation de la santé mentale. Celle-ci est particulièrement significative chez les femmes, lesquelles sont 44 % à déclarer un état de santé psychologique moyen ou mauvais, quelle qu’en soit la raison. D’ailleurs, elles sont 55 % à avoir souffert de troubles psychologiques au cours des 12 derniers mois.
L’activité professionnelle est en partie responsable de ces perturbations. Sur les 3 500 salariés interrogés par Ipsos entre mars et avril, 55 % des femmes disent éprouver du stress au travail (41 % pour les hommes). Leur mauvais état de santé psychologique est, selon elles, lié à l’intensité et au temps de travail (65 %, contre 59 % pour les hommes), à la détérioration des rapports sociaux au travail (41 % contre 38 %) ou encore aux exigences émotionnelles, telles que les tensions avec le public (36 % contre 27 %).
C’est dans le secteur de la santé et de l’action sociale, féminin à 67 %, que le sentiment d’être en moins bonne santé est le plus fort. Les salariés, quel que soit le sexe, sont 47 % à juger leur état de santé physique mauvais, et 45 % à considérer dans le même état leur santé psychologique (tous secteurs confondus, ce dernier taux est de 38 %). Pour le personnel de ce secteur encore, la fatigue chronique est de 51 % (face à 40 % pour l’ensemble des secteurs), les troubles du sommeil de 37 % (face à 31 %), et l’épuisement émotionnel lié au travail de 45 % (contre 34 %). Rien d’étonnant à ce que les salariés de la santé et de l’action sociale soient 63 % à s’être déjà fait prescrire un arrêt maladie (+10 % par rapport à 2022), alors que leur taux est de 50 % tous secteurs confondus.