La santé au travail négligée par la Commission européenne
Rien. Absolument rien concernant la santé et la sécurité au travail ne figure dans le remaniement du programme de travail pour 2020 que la Commission européenne a rendu public ce 27 mai. Et ce, en dépit des dégâts déjà causés dans les lieux de travail par le coronavirus et du risque d’exposition auquel les salariés, jusqu’alors confinés, sont confrontés avec la reprise de leur activité. Cette « omission » de la Commission a fait s’insurger la Confédération européenne des syndicats.
Car, dès le 15 avril, son secrétaire général, Luca Visentini, avait adressé une liste de propositions lui paraissant devoir figurer dans le programme de l’institution. Dont : des plans nationaux pour la reprise de l’activité ; des consultations plus fréquentes avec les syndicats afin d’envisager le retour au travail ; la classification au niveau 4 du Sars-Cov-2 dans la liste des agents biologiques pour lesquels la directive 2000/54/CE impose des mesures de protection (voir article du 14/05). Aucune ne figure dans les 43 nouvelles initiatives européennes, relève la CES. Pas même la reconnaissance du Covid-19 comme maladie professionnelle, une autre revendication.
« L’amélioration urgente des standards européens en matière de santé et sécurité au travail devrait être une priorité, de sorte que chacun puisse retourner au travail avec confiance et qu’une seconde vague du virus soit évitée », insiste Per Hilmersson, secrétaire général adjoint de la Confédération. Pas moins de 4.000 personnes meurent chaque année sur leur lieu de travail et 100.000 disparaissent suite à un cancer lié à leur activité. Une mortalité professionnelle appelée à grimper en flèche, si l’on compte les milliers de travailleurs exposés et décédés suite à la première vague de Covid-19. Et si les mesures de prévention réclamées sont oubliées.