Le travail confiné peut aggraver les addictions
L’épidémie de Covid-19 a généré des conduites addictives contrastées chez les salariés confinés. Quand certains ont diminué leur recours aux substances psychoactives, d’autres l’ont au contraire augmenté. Selon une enquête1 réalisée en septembre dernier par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) auprès de 4 000 travailleurs des secteurs public et privé, « plus des trois quarts des travailleurs (à distance ou sur site) portent un regard globalement positif sur la période écoulée ». Mais certains ne partagent pas ce sentiment : 13 % des sondés ont observé une dégradation de leur état de santé et 34 % ont vu leur niveau de stress s’accroître par rapport à la période précédant le confinement. Pendant ces mois cloîtrés, 30 % des salariés interrogés ont davantage tiré sur leur cigarette, électronique ou non. Ils sont 20 % à avoir avalé plus de médicaments psychotropes, 20 % à avoir augmenté la fréquence de leur consommation de cannabis et 14 % celle d’alcool. Pour 75 % des personnes concernées, ces hausses sont liées à leur activité professionnelle, notamment du fait d’un sentiment d’isolement, de l’évolution des conditions d’emploi et de travail et de la charge de travail. A contrario, certains travailleurs confinés ont diminué ou arrêté leur dépendance au cannabis (30 % des sondés), à la cigarette électronique (20 %), à l’alcool (18 %), aux médicaments (18 %) et au tabac (17 %). Cela, pour un meilleur confort de vie.
- 1Enquête publiée le 19 novembre 2020, en partenariat avec l’Anses, l’Anact, l’INRS, l’OFDT, Santé Publique France et le Coct.