Le travail des enfants en hausse
Selon le dernier rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance), rendu public le 10 juin dernier, 160 millions d’enfants sont astreints au travail dans le monde. Un chiffre en hausse de 8,4 millions depuis la précédente édition de cette enquête, en 2016, et qui est encore loin de prendre en compte tout l’impact de la pandémie de Covid-19. 79 millions d’enfants effectuaient des travaux dangereux mettant directement en péril leur santé, leur sécurité et leur développement moral. « Les progrès enregistrés pour mettre fin au travail des enfants sont au point mort pour la première fois en vingt ans, inversant la précédente tendance à la baisse qui avait vu le travail des enfants reculer de 94 millions entre 2000 et 2016 », peut-on lire sur le site de l’OIT. Si les régions Asie/Pacifique et Amérique Latine/Caraïbes ont accompli de réel progrès ces quatre dernières années, ce n’est pas le cas de l’Afrique. Cyril Cosme, directeur du bureau de l’OIT en France, s’inquiète des conséquences à venir de la crise économique post-pandémie. « Le travail des enfants étant lié à la pauvreté, on est sûrs, par extrapolation, d’avoir 10 millions de victimes en plus dans moins de deux ans si rien n’est entrepris. Or, il y a des moyens de lutter, notamment l’accès à l’école gratuite et le maintien d’un revenu pour les familles. Certains Etats se mobilisent, mais l’enjeu de ces dernières années est que les entreprises multinationales le fassent aussi, et qu’elles gèrent mieux leurs filières d’approvisionnement pour s’assurer que le travail des enfants n’est pas inscrit dans leur modèle économique. »