Le travail de nuit responsable d'autres cancers chez les femmes ?
Signé par une équipe de chercheurs chinois, un article paru dans le numéro de janvier dernier de la revue américaine Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention1 a confirmé que le travail de nuit entraînait un risque accru de cancers du sein féminins. Mais il a surtout mis en évidence une augmentation des cancers gastro-intestinaux et de la peau chez les femmes.
L'étude a consisté en une analyse de 61 recherches épidémiologiques portant sur près de 115 000 cas de cancer et un peu plus de 3,9 millions de personnes en Amérique du Nord, Europe, Australie et Asie. Les résultats montrent que le travail de nuit sur plusieurs années causerait un accroissement de 19 % du risque de développer un cancer pour les femmes. Cet accroissement serait de 41 % pour le cancer de la peau et de 18 % pour le cancer gastro-intestinal. La hausse du risque de cancer du sein est, quant à elle, estimée à 32 %. L'équipe a calculé que ce risque s'élevait de 3,3 % toutes les cinq années passées à travailler la nuit.
Si elle réaffirme le rôle du travail de nuit dans l'apparition de cancers du sein, l'étude relance les discussions sur son lien avec d'autres cancers. Ni le Circ en 2007 ni l'Anses en 2016 n'avaient considéré que les études épidémiologiques permettaient de conclure à l'existence d'un effet du travail de nuit sur les autres types de cancer que celui du sein. Quoi qu'il en soit, rien ne vient remettre en question le classement du travail de nuit comme cancérogène probable. Et la nécessité de prévenir ses effets.
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"Night shift work increases the risks of multiple primary cancers in women : a systematic review and meta-analysis of 61 articles", par X. Juan, C. Zhu, M. Wang, F. Mo, W. Du et X. Ma.