Le travail pèse sur les Suédois
Le modèle social de la Suède est-il devenu obsolète ? En milieu professionnel, en tout cas, il n’a plus tant de raisons d’être envié par les autres salariés européens. En atteste l’enquête de l’Autorité suédoise pour l’environnement de travail (Arbetsmiljöverket) menée, fin 2019, auprès de 7 000 personnes représentatives des 5,1 millions d’actifs.
Même si près de 3 travailleurs sur 4 trouvent leur activité intéressante et stimulante, ils sont 6 sur 10 à estimer leur charge de travail trop élevée, explique l’étude. C’est le cas des personnes en contrat à durée indéterminée (2 salariés sur 3) et des femmes âgées de 30 à 64 ans (7 salariées sur 10). La pénibilité mentale est également ressentie par 1 personne sur 3 dans les secteurs de la santé, des soins et de l’éducation, et par 15 % des actifs de l’industrie et de la construction.
L’exposition à un air pollué par diverses substances a, pour sa part, concerné 2 personnes sur 10. Une majorité d’hommes (25 % contre 15 % de femmes) ont ainsi respiré des poussières de métaux, d'amiante, de quartz ou des produits chimiques, pendant au moins un quart de leur temps de travail. Les plus exposés sont les hommes âgés de 50 à 64 ans (30 %).
Concernant les violences ou menaces de violences, environ 20 % des femmes y ont été confrontées au moins une fois lors des 12 mois précédant l’enquête, contre 10 % des hommes. En matière de harcèlement sexuel, les salariées les plus touchées sont celles de la tranche 16-29 ans : elles sont 1 sur 4 à en avoir été victimes.
Pourtant les travailleurs sont peu nombreux à respecter les arrêts maladie qui leur sont prescrits : près de 70 % d’entre eux ont continué leur activité alors qu’ils étaient malades. Principale raison invoquée : personne d'autre ne peut faire leur travail.