Trois effets d’un sens perdu du travail
Quand le salarié est gagné par le sentiment de ne plus se développer dans son activité professionnelle, ni d’être en mesure de transformer positivement le monde, c’est mauvais signe : celui de la perte de sens du travail.
Justement, la direction de l’Animation de la recherche, des Etudes et des Statistiques (Dares) du ministère du Travail a publié fin août un Document d’études sur ce thème : « Quand le travail perd son sens. L’influence du travail sur la mobilité professionnelle, la prise de parole et l’absentéisme pour maladie ». Une vaste analyse qui, en s’appuyant notamment sur l’enquête Conditions de travail 2013-2016 (17 000 salariés interrogés), montre que cette perte de sens occasionne trois formes de réactions chez les travailleurs.
La première, désignée par le terme exit, évoque la probabilité forte de mobilité professionnelle. La seconde se caractérise par une volonté de « prise de parole », qu’elle se manifeste par une adhésion syndicale ou une implication dans des actions collectives, d’où son appellation : voice. La dernière, loyalty, autrement dit l’endurance, est la plus fréquente : les salariés résignés restent dans leur emploi, quitte à provoquer une augmentation significative du nombre de jours d’absence pour maladie…