Urgence sanitaire pour les chômeurs
Dans le dernier rapport de l’Observatoire national du suicide, Michel Debout, professeur de médecine légale au CHU de Saint-Etienne1 , insiste sur l’urgence de mieux appréhender la santé mentale des chômeurs et de leur proposer des dispositifs d’accompagnement psychique. Le risque de suicide dans cette population vulnérable est en effet supérieur à celui des actifs en poste. « Dans une réalité de chômage de masse, la perte d’emploi peut être vécue comme une sentence définitive : la fin du travail, écrit-il. C’est cette spirale psychique négative qui envahit progressivement les pensées des chômeurs puis se transforme en pensées suicidaires. Le passage à l’acte dépendra des facteurs de protection personnelle (étayage familial, soutien amical, réseau social) ou de risque dont les principaux sont les ruptures de couple et les situations de surendettement qui, trop souvent, compliquent la vie quotidienne de ces travailleurs sans emploi. » Et d’affirmer que toutes ces raisons qui s’additionnent peu à peu contribuent à l’installation de véritables scénarios suicidaires.
- 1Coauteur avec Jean-Claude Delgènes de "Suicide, un cri silencieux", aux éditions du Cavalier Bleu.