Nouvelle stratégie européenne pour la santé au travail
Quelles seront les actions clés à mener pour améliorer la santé et la sécurité des travailleurs européens les six prochaines années ? La réponse figure dans le nouveau cadre stratégique de la Commission européenne. Celui-ci définit trois grands objectifs. Le premier concerne les transitions écologiques, numériques ou démographiques, qu’il faudra mieux intégrer dans la prévention des risques liés à l’environnement de travail habituel. Pour la numérisation, la Commission propose de réviser les directives sur les lieux de travail et les équipements à écran de visualisation d’ici à 2023, en mettant l’accent sur les risques psychosociaux (RPS). Le second objectif porte sur les atteintes à la santé liées au travail, et promeut une approche baptisée « Vision zéro », dans le but d’éliminer les décès liés à l’activité. Afin de renforcer la lutte contre le cancer, les troubles du système reproductif et les maladies respiratoires, la Commission annonce aussi une mise à jour des règles relatives aux produits chimiques dangereux et des limites de protection pour l’amiante, le plomb (en 2022) et le cobalt (en 2024). Enfin, le dernier objectif ambitionne de mieux gérer à l’avenir d’éventuelles crises comme celle du Covid. Un cadre stratégique qui suscite des réserves. Pour Tony Musu, chercheur à l’Institut syndical européen (Etui), il existe en effet « un décalage important entre les objectifs ambitieux affichés et les actions législatives concrètes annoncées au niveau communautaire ». Ces dernières se font rares selon le chercheur, et le renforcement des règles de prévention est trop souvent renvoyé à des initiatives nationales.