La politique peut-elle changer le travail ?
En 2007, le vainqueur de l'élection présidentielle a su rallier les suffrages des classes populaires en promettant de revaloriser le travail. Mais ces promesses concernaient davantage le pouvoir d'achat que les conditions de travail. Ce n'est guère étonnant. L'action publique a souvent réduit la question du travail à sa durée, à l'emploi et au salaire, renvoyant les conditions de travail à la négociation sociale. Aujourd'hui, ce schéma ne tient plus. Après l'affaire de l'amiante, l'émergence de la souffrance psychique interpelle désormais les politiques sur le contenu même du travail et les contraintes dans lesquelles il s'effectue. La société peut-elle laisser s'installer des emplois où les salariés ne se reconnaissent plus dans leur travail ? Le rapport des forces sociales étant ce qu'il est, il semble bien que la seule réponse politique soit de redéfinir une nouvelle gouvernance des entreprises, là où se jouent les marges de manoeuvre pour changer le travail. Davantage de démocratie et de droit d'expression dans l'entreprise, cela mérite en tout cas un débat public.