
Le président de la République lui-même a bien été obligé de reconnaître les "tensions insupportables" à l'hôpital, en présentant son plan santé, le 18 septembre dernier. Les organisations du travail héritées des réformes précédentes ont généré un mal profond. Mais on n'en sortira qu'en regardant de plus près l'activité de soins. Tout d'abord, il faudrait diminuer les contraintes de rythme. Travailler dans l'urgence est un facteur de risque pour la santé des soignants et celle des patients. Il faut aussi s'interroger sur le développement des horaires de travail en 2x12 heures. Ensuite, face à la souffrance des soignants, les politiques de prévention gagneraient à s'appuyer sur les ressources qu'ils parviennent malgré tout à mobiliser afin de préserver l'essentiel. Enfin, il faut sortir du concept d'hôpital-usine et de ses logiques gestionnaires, pour redonner du sens à l'activité et améliorer la qualité des soins.