
Les itinéraires professionnels résultent d’un mariage forcé entre état de santé et conditions de travail. Démêler l’écheveau de ces interactions complexes se révèle indispensable pour appréhender la prévention de façon plus pertinente. D’un côté, les portes se ferment pour les personnes en mauvaise santé, qui, plus souvent que les autres, sont assignées à des parcours chaotiques et occupent les postes du bas de l’échelle. De l’autre, la pénibilité de l’activité et la précarité de l’emploi usent les corps et les esprits. C’est donc avant l’irréparable qu’il convient d’agir. D’abord en prenant en compte les potentialités de l’organisation du travail. Puis en considérant que préserver la santé au travail s’inscrit dans un temps d’autant plus long que l’âge de la retraite ne cesse de reculer. Cela signifie concevoir un travail durable, mais aussi des formations capables de donner réalité à des parcours professionnels variés.